Written in Taipei during a rainy night in 2017 while waiting at the laundromat
Original incipit: (J’ai bossé mon intertextualité en lisant le dos des boîtes de céréale et je me suis acheté une sensibilité artistique sur Amazon. Ici, un texte.)
L’oeuf était dans les nouilles et regardait.
Il y a des rencontres peu communes. Celles dont ça vaut la peine d’en raconter l’histoire, même si finalement le début est toujours similaire. Par hasard.
Je tourne la tête, volontairement pour une fois. Et il l’a voit.
Le macadam flambant neuf contribuait au déchirement de la réalité et t’arraches à ta propre existence. Sporadiquement mais toujours présent, les lampadaires hauts comme deux hommes ou un petit géant, jetaient sur tout son long une canopée lumineuse, la toîttant, le volume exacerbé par la fraîcheur urbaine.
Ces globes oculaires cyclopéens, obliques, le regardait de cette façons aussi.
Tu navigues là, navire incertain. Il faut faire attention à ne pas déranger, à ne pas se réveiller.
Au milieu de cette caverne à nuit ouverte, une tranche de vrai vient là couper. Vite dépassée, vite oubliée.
Poches végétales à tout les étages, à tout les balcons, à toutes les alcôves.
Pas de courtisanes en vue, néanmoins.
Derrière les murs sales ruisselant de linges, autant d’enseignes et de cultes que le non-initié ne voit pas.
Comme toi, je rebrousse chemin. La magie n’opère plus.
Il n’y a qu’une voie, il n’y a qu’une fois.
Écrit à Taipei sur un banc en attendant que ma lessive finisse.
Les fautes d’orthographes sont ma licence artistique, et toc !
2017-04-01 Taipei, Sanchong
Art by https://unomoralez.com